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Mario, à toi de jouer

L’unanimité prévaut quant à l’issue de la réunion de la BCE ce jour, elle n’aboutira pas à un changement de politique monétaire.

Le programme de rachat d’actifs devrait être maintenu à un niveau de 80 milliards d’euros par mois et les taux inchangés. Le taux de refinancement restera à 0%, le taux de facilité de prêt marginal à 0,25% et le taux de dépôt à -0,40%.

La volatilité attendue sur le CAC 40 et les paires en euro cet après-midi sera, par conséquent, sans commune mesure avec celle observée le 10 mars dernier lorsque la BCE avait dégainé son bazooka monétaire.

L’exercice sera double pour Mario Draghi. Il devra tout d’abord laisser la porte ouverte à une baisse plus accentuée des taux en cas de nécessité. Il devra être suffisamment habile pour convaincre les investisseurs que la banque centrale n’est pas à court d’outils, une idée qui se propage de plus en plus dans les milieux financiers. A raison.

Par ailleurs, il ne manquera pas d’être interrogé à propos des résultats de l’enquête de la BCE auprès des professionnels qui a été publiée ce mardi. Elle montre de manière exemplaire que la politique d’assouplissement quantitatif a un effet positif faible sur le crédit et l’économie réelle. Ce n’est en rien une information nouvelle puisque les précédentes enquêtes abondaient dans ce sens.

Toutefois, le contexte est aujourd’hui différent puisque l’action de la BCE est de plus en plus contestée, par les économistes, avec le mouvement QE4People, mais aussi par les politiques, au premier rang desquels les responsables allemands. La position de Mario Draghi est de plus en plus intenable.

Les derniers faits marquants :

  • Baisse des ventes au détail au Canada de 2,2% sur un mois en février contre un consensus de -0,4%. En excluant les ventes automobiles, la chute est la plus importante depuis 2008. On ose encore parler de reprise économique.

  • La folie sur le marché obligataire est sans fin. Les obligations souveraines du Japon à 40 ans ont atteint un nouveau record historique, à seulement 0,310% ! Cette baisse est la répercussion directe de l’audition du gouverneur de la Banque du Japon, Kuroda, qui a affirmé devant une commission du Parlement japonais qu’il ne voit pas de limite aux rachats d’actifs. C’est la confirmation qu’il est impossible de sortir des mesures expansionnistes.

  • Prenons un peu de recul avec la publication par Eggertsson, Mehrotra et Summers d’un intéressant papier à propos de la stagnation séculaire : « Secular Stagnation in the Open Economy ». Deux conclusions : 1) les flux de capitaux transmettent la récession à travers le monde et les politiques qui favorisent les excédents accentuent les difficultés économiques ; 2) la politique monétaire expansionniste est incapable d’éliminer la stagnation séculaire et peut avoir des effets contre-productifs. Seule une intervention par le biais de la politique budgétaire est en mesure de créer des externalités positives et de restaurer une dynamique de croissance viable.

À suivre aujourd’hui :

  • Séance chargée sur le front des indicateurs macroéconomiques. Outre-Atlantique, les revendications chômage seront publiées cet après-midi. Le consensus table sur une hausse à 265k cette semaine, contre 253k précédemment. Cette hausse prévue ne remet strictement pas en cause la bonne santé du marché de l’emploi qui, depuis près de 58 semaines d’affilées, un record depuis le début des années 70, affiche des revendications chômage sous le niveau des 300k. On notera également la publication de l’indice manufacturier de la FED de Philadelphie attendu en baisse à 8 contre 12,4 il y a un mois. Enfin, l’indice des prix immobiliers FHFA devrait augmenter de 0,4% en février après une progression de 0,5% en janvier. Panorama économique américain toujours aussi positif.

  • Statu quo de politique monétaire de la part de la BCE.

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